Curieux, ce monde de formes et de structures que crée l'art de Sérgio Bello. Auberges, maisons, portiques, rues, avenues, parvis d'églises, places. Des rues sans noms. Des maisons comme abandonnées. Des grilles closes. Une totale absence de géographie conventionnelle. Avec, aussi, une apparente absence de vie. Mais, en réalité, il s'agit là de la plus " écologiquement " pernamboucaine, de la plus nordestine, de la plus brésilienne des peintures.
Gilberto FREYRE
(Recife) Apipucos, 1977.
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Curieux, ce monde de formes et de structures que crée l'art de Sérgio Bello. Auberges, maisons, portiques, rues, avenues, parvis d'églises, places. Des rues sans noms. Des maisons comme abandonnées. Des grilles closes. Une totale absence de géographie conventionnelle. Avec, aussi, une apparente absence de vie. Mais, en réalité, il s'agit là de la plus " écologiquement " pernamboucaine, de la plus nordestine, de la plus brésilienne des peintures. Et le regard de celui qui la contemple a le pouvoir de la peupler. Les silences qu'elles suggère sont des silences féconds.
L'artiste dont la création est aussi riche s'apparente à l'artisan. Un artisan qui maîtrise parfaitement son expression. Mieux encore : un artisan qui maîtrise parfaitement son mode d'expression, qu'il soit ligne droite ou arabesque. L'une et l'autre sont animées d'un tel lyrisme que l'artiste facétieux donne le sentiment de ne même pas en avoir besoin.
L'art de Sérgio étant fondamentalement lyrique, il en devient parfois dramatique. Ce sont ses lignes sinueuses qui le révèlent en marquant sa sensibilité à ce que les paysages de sa région peuvent suggérer de dramatique.
C'est pour cette raison que l'art du jeune pernamboucain est un art complexe. Et je fais mienne l'impression de Marcus Accioly qui y voit transparaître l'homme. Un homme qui pousse les grilles des jardins, ouvre grand les portes des maisons et les fenêtres des auberges.
Gilberto FREYRE
(Recife) Apipucos, 1977.